mardi 16 janvier 2007

Los Papines (TV Cubaine)

Voici un court extrait vidéo d'un émission de TV cubaine mettant en scène Los Papines. Je me rappelle avoir vu cette émission en janvier 2003 à la télévision cubaine dans les programmes musicaux du samedi et du dimanche matin. Posté par "ancasinan" sur YouTube.

samedi 6 janvier 2007

Conjunto Folklórico Nacional: Columbia (2)


(Posté par Guarachón)
Cela faisait un petit moment que nous n'avions pas eu de nouvelles d'El Goyo, aussi Guarachón at-til décidé de publier une nouvelle columbia du Conjunto Folklórico Nacional.
Cette magnifique vidéo met en scène aux percussions Alfredo O'Farril (tumbadora), Mário Jáuregui "Aspirina" (quinto), et Justo Pelladito (tres-dos).
Les 4 danseurs sont (par ordre d'apparition):
Jorge Dixon, Ricardo Jáuregui "Aspirina", Yohanes García et Domingo Pau. Le musicologue Rogelio Martínez Furé présente la musique, et apparaît fréquemment. El Goyo nous a une fois de plus apporté son aide pour les textes, et nous l'en remercions encore une fois.

Les textes:

Gallo: Bomboró-o, na-na
Bomboró-ro-ro, ro, a...
La rumba no es como ayer, Tula
E, Mulenze a e
A wá ma o ma gba ko sere ndio
Coro: Layé, Layé
Gallo: ¡Ay Dio-o-o'!
Alapi okán, Alapi okán (bis)
Layé Layé oro mi so...
Coro: Layé, layé
Gallo: ¡Ay Dio'!...Ya yo no como la lisa porque es un peje liviano
(bis)
Camina de mano en mano y a todos les causa risa
Ronco, ay Dios...
Yo no como longaniza, porque me sabe a majá
Y yo no como carne asa', por no arrimarme al fogón
Yo no como camarón, Ronco, porque camina pa' trá'-a-a
Orororó..., a...
Coro: Ronco, Alakata, Ronco Onilé yo
Coro#2: A, Onilé yo
Coro#3: A wá mbe ró, a wá mbe ró (bis)
Se quema Yamima, a wá mbe ró
Gallo: Se quema Yamima...
Coro: A wá mbe ró
Coro: Oba ere
Gallo: Arere, Arere o
Coro: E, aribo ya ya

* * *

À propos des textes, El Goyo nous dit:
"À propos de Yamima: un jour qu'il y avait une rumba dans un solar à Cienfuegos, parmi les rumberosil y avait Roncona [Benito Gonzáles, (189? - 1950)]. Une femme du solar s'est mise à brûler et quelqu'un a crié: "¡Se quema Yamima!", et Roncona a chanté: "A wá mbe ró, a wá mbe ró, se quema Yamima a wá mbe ró". Il existe une autre version: "A wá epero, a wá epero, se quema Yamima a wá epero.""

De Guarachón: "J'adore cette histoire, bien que je ne sache pas si la Yamima en question était littéralement en train de brûler, ou au sens figuré, en tout cas, on n'a pas pour autant arrêté la rumba".
Quoi qu'il en soit, voici la traduction de la partie espagnole des textes:

Je ne mange pas de mulet, parce que c'est un petit poisson
Il passe de mains en mains, et tout le monde se moque de lui
Je ne mange pas de saucisse de foie, parce que ça a goût de serpent
Je ne mange pas de viande grillée, et ne m'approche pas du foyer
Je ne mange pas de crevette, parce qu'elle marche en reculant"

Vous pouvez télécharger une version de qualité de cette vidéo en cliquant ici.

vendredi 5 janvier 2007

Clave y Guaguancó 60e anniversaire


À l'occasion de la sortie du dernier cd du groupe "Conjunto de Clave y Guaguancó" considéré en France par la plupart des musiciens comme un groupe au style résolument "moderne", nous allons tenter de rappeler qu'il a été pendant les deux tiers de son existence le groupe le plus traditionnaliste et conservateur de toute l'histoire de la rumba cubaine.
Premier orchestre de rumba jamais constitué (dans le but de réaliser des spectacles et non de la rumba spontanée ou "de quartier"), le "Conjunto de Clave y Guaguancó" fête actuellement son 60e anniversaire, bien que, curieusement, personne ne sache exactement quand il ait été fondé. Comme nous l'a rapporté Gregorio "El Goyo" Hernández: dans une interview qu'Amado De Jesús Dedeu García (actuel directeur du groupe) a fait d'Agustín Pina "Flor de Amor" (premier directeur du groupe), ce dernier se rappelle uniquement que la fondation de Clave y Guaguancó a eu lieu "pendant la seconde guerre mondiale". On suppose donc - par défaut - qu'il s'agit de 1945, l'année-même de la naissance d'Amado Dedeu!

(Amado Dedeu)


La discographie du Conjunto de Clave y Guaguancó se compose de:
-un 1er album sorti en 1994 (après 50 ans d'existence!), "Songs & Dances" ou "Cantaremos y Bailaremos" (XENOPHILE GLCD 4023)
-un 2e album sorti en 1997, "Déjala en la Puntica" (ENJA TIP-8888292)
-un 3e album sorti en 1998 avec Celeste Mendoza et Changuito, "Noche de la Rumba"
-un album-compilation des trois premiers appelé "56 Años de Rumba"
-une participation aux projets "La Rumba del Siglo" (1 morceau) et "La Rumba Soy Yo - vol.1" (1 morceau) au moment du passage à l'an 2000.
-une participation au double-album "Cuando los Espíritus Bailan Mambo", pour 4 morceaux, en 2003
-ce nouvel album intitulé "La Rumba que no Termina", dans lequel interviennent de nombreux invités dont: El Ambia, Issac Delgado, Ángel Bonne, le trompettiste "Julito" Padrón, El Negro Triana et Lázaro Rizo.

(Cliquer sur la photo pour l'agrandir)


Le livret du cd nous apprend que Conjunto de Clave y Guaguancó:
"fut fondé fin 1945, avec pour but de réhabiliter le style de rumba de l'époque coloniale (avant 1900), période pendant laquelle les autorités espagnoles interdirent l'usage du tambour dans toutes les célébrations que faisaient les esclaves noirs". Cette affimation d'interdiction du tambour doit être très nuancée, car la situation au XIXe siècle n'a pas été aussi catégoriquement répressive, loin de là…
"L'idée a surgi parmi un groupe d'amis, dans sa majorité musiciens, un 2 novembre ("jour des défunts"), dans le cimetière Colón de la Havane. Parmi ses fondateurs, on peut rappeler:

-Agustín Pina Sánchez "Flor de Amor", chanteur du Sexteto Lugareño du quartier de Luyanó, et d'un coro de clave du même nom (coro de clave lugareño?).

-Agustín Guttiérrez "El Bongosero", magnifique joueur de bongó qui a intégré de célèbres groupes tels le "Sexteto Habanero" et le "Septeto Nacional".

-Gonzálo Villa, (Gonzálo Díaz?) frère du célèbre pianiste Ignacio Villa "Bola de Nieve" et percusionniste du coro de clave "Alba" du quartier de Regla.

-Mario Alán, chanteur dans divers groupes, qui a assumé plus tard la charge de directeur du Conjunto de Clave y Guaguancó.
"
En effet, au premier directeur du groupe, "Flor de Amor", a succédé Mario Alán, dans les années 1950.
Ajoutons un musicien manquant, le joueur de "cajita china" Gustavo Martínez "Cuchara", ci-dessous:


Manque encore le célèbre Miguel Ángel Mesa "Aspirina" qui a figuré dans le groupe au moins au milieu des années 1960, que l'on verra plus loin, dans la vidéo de 1967, et sur ce que nous appelons "la photo-mystère" de Clave y Guaguancó (voir plus bas).
Le groupe a ensuite cessé son activité, semble-t-il à la fin des années 1950 (décidément la période "noire" de la rumba) puis a été remonté, à l'initiative du musicologue Argeliers León, en 1959, et passa dans les années 1970 sous la direction de Miguel Chapottín Beltrán (actuel chanteur de Grupo Yoruba Andabó, ci dessous:).


Voici une vidéo de cette dernière époque, déjà "postée" dans un autre article:



La direction du groupe est ensuite passée dans les mains d'Amado De Jesús Dedeu, et c'est ce dernier qui en a changé la ligne directrice, dans les années où le guarapachangueo a "explosé", pour en faire un groupe "avant-gardiste".

À propos du style conservateur de l'orchestre, le livret du cd nous dit encore que:
"Depuis ses origines jusqu'au milieu des années 1980, le groupe a maintenu son format original:
-Cajón Tumbador, semblable aux caisses de morue que l'on importait de Norvège,
-Cajón Repicador (cajón-quinto), semblable aux caisses dans lesquelles on importait les bougies, et
-Caja où l'on jouait les cuillers, semblable aux caisses contenant habituellement les clous et les vis.
"
Le nom-même du groupe est en relation avec la tradition puisqu'il la résume:
Coro de clave + coro de guaguancó = Conjunto de clave y guaguancó.
Le costume qu'à longtemps porté l'orchestre est celui des rumberos "de tiempo España": espadrilles à lacets, chemises à carreaux, foulards sur les épaules, canotiers.

Le style actuel du groupe "Conjunto de Clave y Guaguancó" n'a pas grand-chose à voir avec la musique que défendait le groupe avant les années 1980.
Le livret du dernier cd nous dit encore que:
"… il a été nécessaire d'augmenter la nomenclature des modalités du complejo de la rumba avec des noms comme Guan-batá (guaguancó-batá?), Batagualumbia (batá-guaguancó-columbia?), Guan-polirritmo (guaguancó-polyrythmie?), etc…"
Le premier morceau du disque commence d'emblée avec une basse électrique et la trompette, ce qui peut paraître exaspérant si on l'interprète comme une tentative commerciale - heureusement, ce n'est qu'une introduction de 2mns.
Dès le second intervient Issac Delgado, et ressurgit l'hypothèse commerciale.

(Tatá & Patricio)


Au troisième morceau la rumba reprend ses droits, avec le magnifique chanteur "Tatá" (Pedro Francisco Almeida Berriel), racontant l'histoire du groupe. Les choeurs sont un peu "sur-produits" comme dans beaucoup de disques modernes, dans lesquels on cherche à innover à tout prix avec des arrangements de voix surchargés.
Encore une fois, il s'agit d'innovations, et il est normal qu'une musique se transforme au fil des décennies, tout comme il est normal que les réactions à ces changements soient mitigées, et qu'on soit déçu - au moins au début - de certains nouveaux apports quand ils tranchent avec une esthétique que l'on apprécie.
Le fidèle Mario "Maño" Rodríguez, originaire de Matanzas, percussionniste et chanteur, neveu de Lázaro Pedroso, figure toujours dans le groupe, malgré les changements de musiciens incessants depuis qu'Amado Dedeu a repris le groupe.
Outre Amado lui-même et son fils Amadito, un autre chanteur apparaît également dans le disque: Lién Díaz.
Le huitième morceau, "Iyá Modupue" est une vraie columbia, chantée par Amado.
Dans le morceau n°9, "Respuesta a María" le rap fait une intrusion. Le style est défini comme "catumba-rap" (sic).
Le morceau n°12, "Amigas" est qualifié de "Jazz-batá", tant il est vrai qu'il n'a plus grand-chose à voir avec de la rumba.
Le dernier morceau (n°14) clos l'album comme une descarga-conga finale qualifiée de "guaguancó-timba".

(Clave y Guaguancó en 2001.
En blanc au centre: "Kokí" Sarria Linares,
au chant Arturo Martínez, à droite "Maño" Rodríguez)


Pour résumer, disons que Clave y Guaguancó a connu deux périodes résolument opposées:
-l'une, qui a duré quarante ans, "figée", défendant une tradition, pendant laquelle on a connu trois directeurs, et on a très peu changé de musiciens, où le groupe servait de "conservatoire du style ancien". Pendant cette période on n'a réalisé aucun enregistrement - sauf peut-être un dont El Goyo nous a parlé - et le groupe apparaît dans quelques documents filmés.
-l'autre, qui dure depuis vingt ans, pendant laquelle on a connu un seul directeur, mais énormément changé de musiciens, les plus fidèles étant "Maño Rodríguez", "Tatá" Berriel et le propore fils d'Amado. Le style de l'orchestre n'a jamais été fixe, partant dans de multiples directions. Cette période a vu la réalisation de quatre albums et la participation du groupe à beaucoup d'autres enregistrements avec de nombreux artistes.

LA PHOTO-MYSTÈRE DE CLAVE Y GUAGUANCÓ:


Tout au long des années 1990, j'ai vu cette magnifque photo circuler sur diverses publicités ou tracts pour des concerts, à Paris ou ailleurs, sans jamais comprendre de qui il s'agissait. C'est en voyant l'extrait de la vidéo postée par Barry Cox que j'ai enfin compris. La vidéo est datée de 1967.



Quand à la photo, c'est María Eugenia Haya Jiménez "Marucha" qui l'a réalisée dans une série de clichés, à la fin des années 1960 - supposons-nous d'après la vidéo. Nous l'avons extraite du livre "La Havane - 75 ans de photographie cubaine" par Gareth Jenkins (qui crédite la photo en 1983!, sans savoir visiblement de qui il s'agit, puisque son commentaire parle de… Buena Vista Social Club!). TOUTES les photos du groupe dans lesquelles ils portent des canotiers figurant dans cet article ont été réalisées par "Marucha".


La photo de "Flor de Amor" ci-dessus, et celle plus haut de Gonzálo Villa (ou Díaz?) sont extraites d'un ouvrage cubain en français dont le titre est "La Diane Havanaise ou La Rumba S'appelle Chano", recueil de photos de "Mayito" et "Marucha", qui contient essentiellement des photos d'un petit concert de Son, et quelques photos de Clave y Guaguancó.

Les autres photos (que Barry a déniché) sont probablement extraites d'une revue cubaine, probablement "Bohemia" ou "Cartéles" (dont nous parlerons dans un prochain article). El Goyo nous a aidé - grâce à internet - en nommant tous les protagonistes de la photo, et nous l'en remercions (une fois de plus) ici. (Le montage des noms sur la photo a été réalisé par Barry, cliquer dessus pour l'agrandir).

jeudi 4 janvier 2007

Rumberos de Cuba : Habana de mi Corazón


De Barry:
Le nouveau cd de Rumberos de Cuba que nous évoquions ici est disponible, et il est bon, bien que difficile à trouver. Il y a un court documentaire sur le disque, dont Barry poste ici un extrait (on entend des bribes du cd en bande-son).


De Patricio:
J'aimerais ajouter, en tant que fan de Rumberos de Cuba, que quelque chose de différent est survenu avec ce nouveau disque, que je n'avais pas entendu dans aucun de six ou sept enregistrements que je possède.
"Les vieux chanteurs" ont disparu, bien que Luis Chacón et ce type que je ne connais pas apparaissent sur la vidéo (exit les deux derniers Aspirinas: Miguel Ángel et Luis Chacón, qui n'étaient que des "guests" ou des membres temporaires)- en fait, je ne connais pas la date de naissance de Sofía (la femme qui chante le yambú et le très beau "Sikuini Bakuele").
De toute évidence, "Rumba con Sentimiento" est partiellement chanté en duo par Ernesto et Ricardo Gómez Santa Cruz (guest ou membre à part entière?).
Tous les autres chanteurs sont jeunes (Ariel, Cusito). Parfois Ariel me rappelle Roberto Maza - il n'a pas une voix timbrée dans l'aigu comme l'ont d'habitude les rumberos. Les choeurs "sur-produits" sont présents, comme dans tous les cds récents (cf. Clave y Guaguancó "La Rumba que no Termina").
La première écoute m'a généré une grande émotion, car la voix d'El Gato, après quelques années, semble encore plus mûre, et contenir encore plus de sentimiento qu'auparavant. Peut-être (j'en suis quasiment certain) son état d'esprit actuel se reflète-t-il dans sa voix…


La seconde écoute m'a procuré un sentiment moins bon. Tous les vieux timberos ont également disparu, maintenant que Marquito est mort. Le joueur de quinto est censé être Maximino. Les tambours sonnent plus "tight", plus "agressifs", plus "modernes" aussi. Ils perdent un peu de leur ancien sabor - c'est le même sentiment qu'on a avec le nouveau style des Muñequitos. Peut-être ai-je besoin d'un peu de temps pour le ré-écouter, et m'habituer à ce nouveau style.
Je n'aime pas beaucoup le style de chant d'Ariel, et il prend visiblement plus de place qu'auparavant dans le groupe… peut-être est-ce juste cela…. Se fueron los rumberos viejos, excepté Maximino (né en 1939) et Ernesto (né en 1946, peut-il être considéré comme un vieux déjà?).
Rumberos de Cuba ne ressemble plus au All-stars qu'il était. Mais le disque est quand même très bon…

Postés par un danseur tchèque aficionado de rumba (et de Barbarito Rámos des Muñequitos de Matanzas), voici deux extraits d'un concert de RDC filmé au Teatro América. Dans le premier extrait, l'estribillo d'une columbia chante Miguel-Ángel Mesa, et dansent Ricardo Gómez Santa Cruz (qu'il nous semble reconnaître?), Barbarito Rámos et Luis Chacón Mendivel:


Dans le second extrait chante Luis Chacón Mendivel et danse Barbarito Rámos:

mercredi 3 janvier 2007

7 pièces introuvables des Muñequitos

À l'heure où parait le tout nouvel album des Muñequitos de Matanzas "Tambor de Fuego", Guarachón - grand spécialiste des Muñequitos devant l'Éternel - publie cet article, que nous traduisons ici, nous donnant accès à sept morceaux introuvables de ce groupe-phare de la rumba cubaine, nous offrant du même coup les textes et les documents sonores. Il a de plus mené l'enquête auprès de Cristobal Diaz Ayala, auteur de la fabuleuse "Antología Discográfica Cubana" sur le net, qu'on pourrait qualifier de "docteur en discographie latine" (voir les sites associés dans la colonne de droite de ce blog).


En publiant en juillet 2006 dans son article "Old School Rumbas", contenant six morceaux "oubliés" des Muñequitos, Guarachón était persuadé avoir fait le tour des morceaux mis à l'écart des disques du commerce au fil des ans. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque je lui ai envoyé un cd avec 5 morceaux qu'ils n'avait jamais entendu de sa vie. Nous devons ces documents sonores à deux personnes: un rumbero havanais, "Lalí" (Raúl González Brito), qui avait ces enregistrements sur une cassette, et un ami musicien français, Frankoys, qui nous a prêté sa cassette - et que nous remercions ici.
Avec les 5 déjà "postés" dans l'ancien article, et les 5 nouveaux, nous voici maintenant en présence de 10 morceaux introuvables, mis à l'écart des albums disponibles dans le commerce. Ils n'étaient pas cités par la discographie de Cristobal Ayala - ni même connus de lui! Guartachón les a envoyé à Ayala, dont nous avons ajouté les commentaires plus loin.
Sur quelques titres nous avons mis des titres hypothétiques, entre guillemets. L'un d'eux est coupé en plein milieu.
Toute personne ayant des informations complémentaires sur ces morceaux serait évidemment la bienvenue!

Les morceaux:
-1. Canto para Ti ("...le groupe chante comme si il était reçu chez quelqu'un, et naturellement il s'adresse à leur hôte. C'est un thème très fréquent dans les aguinaldos de Porto Rico, et surement une heureuse coincidence entre les folklores des deux pays." — C.D.Ayala)
-2. "Salen de Noche" ("...très belle chanson avec de remarquables textes"— C.D.Ayala)
-3. "A Tumbar la Caña" ("...probablement enregistré après 1959, peut-être en 1960, pusiqu'ils chantent "Era mi cuota, Para defender la economía, de mi país, Ay compañerito, tumba la caña..." Ce sont les chants d'ouvriers coupant la canne à sucre pour les usines."— C.D.Ayala)
-4. Chinito ¿Qué Vendes Tú? (autre version)
-5. Ya Están Sonando los Güiros (cut)

Voici une excellente occasion d'inclure ici deux morceaux issus d'un vieux disque français: "Carnaval à Santiago de Cuba" (Le Chant du Monde LDX-A-4250), que notre ami George nous a également envoyés:
-6. 'Tá Contento el Pueblo
-7. La Reforma Agraria

Encore merci à Lalí, à Frankoys et à George pour avoir partagé avec nous ces documents.
Téléchargez ces 7 raretés des Muñequitos ici.

(Pochette du disque Puchito MPL-565
Sous l'ancien nom de Conjunto Guaguancó Matancero
avec Les futurs "Papines" au second plan;
Crédits photo: Cristobal Díaz Ayala)


Les paroles:

-1. Canto Para Tí - Auteur: Juan Mesa

A mí me gusta el danzón, rumbero, la conga la guaracha y el bolero
Pero cuando siento una rumba, por mi madre yo me muero.
¡No me nombres! No... (bis)
Traigo un canto para ti, suave, melodioso
Como bien se lo mereces tú (bis)
Ya hemos recibido de ti (bis)
El deseado y fiel recibimiento
Ahora te vamos a alegrar el pensamiento
Por ser sincera tu amistad
Te cantaremos
De lo mejor que tenemos

Estribillo:
Olufina Taladé, Baba moforibale

2. "Salen de Noche" - Auteur inconnu

Oigan bien, oigan bien, la rumba…
(Décima:)
Salen de noche el majá, y el jubo muy placentero
Salen del bibijagüero, uno adelante, el otro atrás
Tambien la pata sacada, sale al oscurecer
Salen los perros también, por los montes y los llanos
Y yo que soy un cubano, ¿porqué no lo voy a hacer?

Sale de noche el ratón, de la cueva la jutía
Y antes que amanezca el día, vuelve a su habitación.
También el cucarachón, sale de noche volando
Y la lechuza cantando, se oye pasar por ahí.
Y porqué razón a mí, si salgo me están velando?

Pero dime qué es lo que te pasa hermano (bis)
Si acaso es que no te gusta, la rumba que yo a ti te canto
Brindándote todo el quebranto
De mi guaguancó (bis)
Pero dime qué es lo que te pasa, hermano

Estribillo:
Yenye, afinaremos, bailaremos el bonkó

Hortensio Alfonso "Virulilla"


3. "A Tumbar la Caña" Auteur inconnu

Pónganse ustedes a pensar, caballeros
Si al dejar yo de cantar, sin finalizar
Pudiera formarse un ideal
Que haya desaparecido, el Guaguancó Matancero
Pero fue, una tregua que cogí, como deber de patriota
Porque al ingenio yo me fui, a tumbar la caña
Que era mi cuota
Para defender la economía de mi país
¡Cuba libre!

Estribillo:
Compañerito tumba la caña, túmbala como yo

4. Chinito ¿Qué vendes tú? - Auteur: Florencio Calle)

Chinito ¿Qué vendes tú?
¿Qué vendes tú, qué vendes tú?
Yo no vende calabaza
Traigo la papá de Güines
Traigo coles de repollo
Traigo el boniato nuevo
Traigo plátano maduro
Chinito ¿Qué vendes tú?
¿Qué vendes tú, qué vendes tú?

Estribillo:
Embobá

Gregorio Díaz


5. Ya están sonando los Güiros - Auteur inconnu
(Décima:)
Un día yo fui a un bembé, que estaban cantando a coro
Y había muchas santeritas, que bailaban en un rolo
Parece que así rezaban, a sus dioses lucumí
Y en su alabanza decían: "Modupue Laroye mi"

Ya están sonando los güiros
Echú Agbo Laroye a e...

(coupé…)
de: Carnaval a Santiago de Cuba; Le Chant du Monde LDX-A-4250 - "Los Matanceros" (Los Muñequitos de Matanzas)

6. 'Tá Contento el Pueblo - Author: Florencio Calle

'Tá contento el pueblo, ¡qué viva el tambor!
A la escuela niños, ¡Vamos a leer!

(Décima:)
Soy cubano y quiero a Cuba, y muero por mi bandera
Y le brindo el guaguancó, de la región matancera
La Habana es la cabecera, como capital bendita
En ella se encuentra todo, lo que Uds. necesitan
Desde un pollo zalamero, que le alegre el corazón
Hasta el alto magistrado, que dirige la nación

A la educación de un pueblo
Esto es lo primero
Que deben de aprender:
Desde la niñez, señores
A que esté encargada a defender
Los intereses de esta nación

Estribillo:
Oma oma oke oke

Les Muñequitos en 1992: Gregorio Díaz,
Diosdado Rámos et Ana Pérez
Crédits photo: Juan Carlos Cuéllar Baldomar


7. La Reforma Agraria - Auteur inconnu
"Chanson de la reforme agraire"

Al fin llegó el día más glorioso pa' todos los cubanos (bis)
Pero gracias damos a Fidel
La reforma agraria es… ¡indiscutible! (bis)

Es la gran liberación, de la economia
De mi Cuba libre, es la bendición de Díos
Encomendada a un hombre, llamado Fidel
Y sin temores, rechazando la maldad
Y la ambición de los traidores
Pero como son los menos
Carecen de la razón, y sin piedad
Los destruiremos

Estribillo:
Lleva kue nsi, lleva kue nya

Manley "Piri" López & les Chinitos

Une nouvelle et volumineuse page consacrée aux Chinitos, à leur histoire, et plus particulièrement à Manley "Piri" López est co-écrite par Antoine et Patricio. Connectez-vous à ce nouveau blog à l'adresse:
manleycv.blogspot.com


Un premier dvd d'une heure et demie à 15 euros port compris est vendu par Antoine et Patricio sur l'oro cantado.
Il a été réalisé avec Piri et les Chinitos. D'autres dvds suivront (Oro seco en préparation).
Il comporte une heure sur les parties de tambours détaillées, et une demi-heure avec le chant et la danse.
On peut en voir les 10 premières minutes sur le blog: www.apozo82.blogspot.com



Les deux photos ci-dessus donnent un aperçu de la dernière demi-heure du dvd dans laquelle l'oro cantado est joué avec Fredy (akpwón du "tambour" des Chinitos) au chant et deux danseuses de la ENA à la danse.

DERNIÈRE MINUTE:
Un second dvd, toujours par Piri est maintenant disponible au même prix sur l'oro seco. On peut maintenant acheter les dvds "en ligne" à l'adresse suivante: loschinitosvideos.blogspot.com

Et n'oubliez pas de laisser vos commentaires! (y-compris pour obtenir et commander les dvds).

Voici une rumba filmée par Antoine Miniconi chez les Chinitos, dans le quartier de La Korea, à San Miguel del Padrón. On y reconnaitra Juan de Dios Rámos avec son T-shirt à rayures et sa casquette noire, Guillermo Escolástico Triana "El Negro" avec sa canne et sa chemise à carreaux, et Ricardo Gómez "Santa Cruz" en chemise noire.



Postés sur YouTube par un italien dont le pseudo est mareq67, voici trois extraits d'un magnifique film sur les Chinitos:



mardi 2 janvier 2007

Site sur la Rumba de Berta Jottar (NYC)


(publié par Guarachón)
Artiste vidéo, Professeur-assisatnt en Théâtre et en Études Latines au Williams College Berta Jottar a créé ce qu'elle appelle un "cuaderno interactif" sur la rumba qu'elle veut être "une cartographie de la Diaspora". Le site propose d'explorer la rumba non seulement à Cuba mais dans le Monde entier. Sa thèse de doctorat, "Rumba in Exile: Irrational Noise, Zero Tolerance & the Poetics of Resistance in Central Park" [NYU 2005] est centrée sur "la Période Spéciale" à Cuba et ses effets sur la rumba de New York, ou "Rumba de Central Park".
En plus de quelques beaux vidéo-clips sur Mario Dreke "Chavalonga", Pedro Celestino "Fariñas" et sur Juan de Dios "El Colo", son site comprend également des clips sur Central Park montrant Manuel "El Llanero" Martínez et "El Tao la Onda", et une création photo sur la rumba new-yorkaise (ci-dessus).
Un beau montage vidéo interactif mettant en scène Pedrito Martínez Campos et Román Díaz, permet de "les faire jouer":


Aller le visiter, et "have fun". http://hemi.nyu.edu/cuaderno/CUADERNO_Version0203.03/index.html

Le Conjunto Folklórico Nacional


À Cuba, les musiques traditionnelles, celles qui sont considérées comme les plus anciennes, sont principalement les musiques jouées dès les XVIIIe et XIXe siècles par les esclaves importés d'Afrique. Ces musiques sont majoritairement rituelles, mais parfois également profanes. Certaines sont métissées de traditions européennes. Ces musiques ont été recensées, elles sont classées en à peu près une centaine de styles disséminés dans toute l'île. Il arrive parfois que certaines musiques anciennes des paysans blancs soient également considérées comme traditionnelles. Dans un futur relativement proche, certaines musiques dites "populaires" du début du XXIe siècle seront sans doute également considérées comme traditionnelles.


Le Conjunto Folklórico Nacional de Cuba est une institution considérable, ayant regroupé tous les meilleurs spécialistes des musiques traditionnelles de Cuba. Il agit comme un Conservatoire de musiques, dont certaines sont malheureusement en voie de disparition. Il comprend actuellement 109 membres dont dix percussionnistes titulaires.
Il est une des créations initiales de la Révolution castriste.
Peu après l'accession au pouvoir des "rebelles" castristes, en janvier 1959, une nouvelle institution est créée, qui portera le nom de "Teatro y Danza Nacional". Elle se divisera en cinq départements:
-Le Département de Musique, qui deviendra la Orquesta Sinfónica Nacional.
-Le Département de Danse Moderne, qui deviendra le Grupo de Danza Contemporanea.
-Le Département de Théâtre.
-Le Département Choral, qui deviendra le Coro Polifónico Nacional, et
-Le département de Folklore, qui deviendra le Conjunto Folklórico Nacional, fondé le 7 mai 1962
Jesús Pérez, un des musiciens les plus importants du folklore yoruba, s'était déjà considérablement investi dans Teatro y Danza Nacional, et dans des tentatives, dirigées par Gilberto Valdés, d'oeuvres symphoniques dans lesquelles intervenaient des percussions traditionnelles (les tambours batá).
Les musicologues Argeliers León, María Teresa Linares et Rogelio Martínez Furé ont été investis dans la direction du CFN.
Des auditions furent organisées, et on sélectionna parmi plus de deux cent cinquante postulants une soixantaine de musiciens et de danseurs tous spécialistes dans divers domaines du folklore cubain. Ces "artistes" (comme ils fallait les appeler dorénavant) engagés étaient tous investis à divers degrés dans les différentes religions afro-cubaines, ce qui n'a pas été sans poser des problèmes de conflits, dont certains ont parfois dégénérés en drames.
Un autre sujet de conflits a été celui (délicat en termes d'éthique) de présenter sur scène des traditions religieuses dont certaines étaient secrètes, sinon sacrées.
Ces artistes sont rémunérés, comme tous les musiciens professionnels de Cuba, selon une classification "A", "B" ou "C", correspondant à leur niveau estimé par des évaluations régulières, et selon une grille de salaire adéquate.

(Jesús Pérez - Crédits photo: John Amira)


Outre Jesús Pérez, parmi ceux que dorénavant on appellera "membres-fondateurs" du CFN, citons:
Trinidad Torregrosa, Lázaro Ros, Nieves Fresneda, José Oriol, Manuela Alonso, Emilio O'Farrill, Roque Duarte, Carlos Aldama, Mario Jáuregui "Aspirina", Luis Chacón "Aspirina", Lázaro Galarraga, Gregorio "El Goyo" Hernández, "Pancho Quinto" Mora, Mario Dreke "Chavalonga", Justo Pelladito, Felipe Alfonso, Zenaida Armenteros, Librada Quesada, Fermín Naní, Concepción Delgado, et bien d'autres encore.
Les artistes engagés travaillent d'emblée tous ensemble, partageant leurs connaissances, et collaborent à des projets d'envergure qui, utilisant des éléments traditionnels très authentiques, permettent de monter les premières pièces figurant au répertoire du ballet.

(Ciclo Yoruba)


Le 25 juillet 1963, le CFN présente ses deux premières oeuvres: la première oeuvre prend le nom de "Ciclo Yoruba". La culture yoruba de Cuba étant prépondérante, et son répertoire si vaste, il était logique que la première oeuvre du CFN traite de ce sujet.

(Rumbas y Comparsas, Crédits Photo ©Folkcuba.com)


La seconde est appellée "Rumbas y Comparsas", et met en scène ces deux styles de musique qui sont à la frontière entre musique traditionnelle et musique populaire.

(Ciclo Abakuá)


Le 8 juillet 1965, le CFN présente au public trois nouvelles oeuvres: "Ciclo Yoruba-Iyesá", "Ciclo de Música Popular" et "Ciclo Abakuá". La présentation du "tableau" abakuá crée une quasi-émeute: un abakuá initié dans le public lance une salutation rituelle à un danseur revêtant un costume d'íreme, et, celui-ci ne répondant pas, commence alors le scandale:
"Ce type-là n'est pas abakuá!, il n'a pas le droit de danser cela!!".
On est obligé de faire intervenir la police au beau milieu du spectacle.

(Aláfin de Oyó, Crédits Photo ©Folkcuba.com)


Le 21 août 1971, la nouvelle oeuvre du CFN nommée "Alafín de Oyó" ("le Prince d'Oyó" - tableau yoruba) est inaugurée.
Le 26 décembre 1974, une nouvelle oeuvre est présentée, qui porte le nom de "Estampas Cubanas".


Sur l'affiche ci-dessus datant probablement des années 1970, au voit au centre Gregorio "El Goyo" Hernández (avec la machete), et Juan de Dios Rámos "El colo" (en bas à gauche). Au fond à droire: Mario Jáuregui. (cliquer sur la photo pour l'agrandir).
Les créations du CFN se sont enchaînées avec le temps, et son répertoire actuel est considérable. Pour plus d'informations sur le CFN, visitez le site Afrocubaweb ou lisez l'excellent ouvrage de Katherine Hagedorn "Divine Utterances", où sont révélées certaines incroyables anectodes sur l'histoire du Conjunto Foklórico Nacional.
Faire partie (ou avoir fait partie) du CFN constitue pour n'importe quel artiste folklorique cubain un "must" dans son curriculum vitae.

Nous préparons un grand article plus conséquent sur le Conjunto Folklórico Nacional, que nous publierons bientôt, avec la collaboration de nos amis de New York: Barry Cox et de Berta Jottar.