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mercredi 6 décembre 2006

La Rumba, le Guaguancó et Tío Tom


Un des meilleurs articles jamais parus sur la Rumba, "La rumba, le Guaguancó et Tío Tom",
de Leonardo Acosta,
a été publié en premier dans le recueil d'essais
"Du Tambour au Synthéthiseur"" (1983), traduit en français en 1985 (Edition José Martí, Cuba).






Gonzalo Asencio "El Tío Tom" est mort le 10 février 1991.
(photo extraite du livre de María del Carmén Pasión de Rumbero," livre indispensable, sur tous les grands rumberos.
À quoi ressemblait Gonzálo Asencio, ce "roi du guaguancó"? Il n'existe à mon avis q'un seul enregistrement de Tío Tom, "Camina a Trabajar", avec Los Papines, figurant dans des compilations. (Vous le trouverez à la fin de l'article). Si quelqu'un connaît d'autres enregitremnts, faites-le nous savoir s'il vous plaît…

"La rumba, le Guaguancó et Tío Tom"
par Leonardo Acosta, (traduction Christine Arnaud)

"Quelle est la frontière entre la légende et la réalité, et par où passe-t-elle? Il arrive parfois qu'un évènement ou un personnage réel entre dans la légende, et que celle-ci ternisse leur véritable histoire. Et souvent, un personnage devient légendaire et sa propre personnalité tombe dans l'oubli. Ces cas sont légion dans la musique populaire, et l'on trouve des êtres en chair et en os, oubliés et ignorés comme personnes, dont on n'a retenu que la légende. Tel est le cas de Tío Tom, dont nous connaissons tous des centaines de chansons, mais qui n'a été des années durant qu'une entéléchie, un personnage de légende… Jusqu'au jour la Maison de la Culture de la Place de la Révolution lui a rendu hommage. Des dizaines d'excellents rumberos de tout les pays assistaient à l'hommage, et Tío Tom était là, en personne, il chantait, il dansait, aussi réel que nous tous.


Qui est Tío Tom?"

Disons tout de suite que Tío Tom n'a rien à voir avec le célèbre personnage d'Harriet Beecher Stowe, qui d'ailleurs n'est ni un personnage historique, ni une légende, mais un personnage littéraire, érigé en archétype du noir "bon et soumis" du sud des États-Unis, selon le modèle établi par la bougeoisie nord-américaine. Ce Tío-ci, lui, est cubain et rebelle, bien qu'il soit noir comme son homonyme américain et qu'il ait aussi plus de 60 ans. Son vrai nom est Gonzálo Asencio, et il est le plus fécond et le meilleur compositeur de notre pays, de cette variante populaire de la rumba appelée "guaguancó".
Bien qu'il ait cultivé d'autres genres, dans la ligne de la rumba - les musicologues parlent de "el complejo de la rumba", c'est-à-dire: le yambú, la tahona, la columbia, le guaguancó, le papalote, la jiribilla - nous pouvons affirmer sans exagérer que les apports de Tío à sa spécialité le situent sur le même plan que Pérez Prado. Et si ce dernier a été appellé le "Roi du Mambo", Gonzálo Asencio, qui n'a jamais réclamé que lui soit décerné aucun laurier, mérite d'être couronné sans discussion le "Roi du Guaguancó".
Qui peut dire qu'il n'a jamais chanté, dansé, ou au moins écouté une mélodie de Tío Tom, sans le savoir? Car, mis à part son cercle d'amis et de musiciens - surtout des rumberos - peu nombreux sont ceux qui peuvent se vanter de l'avoir vu ou connu personnellement, mais nous avons tous entendu et même chanté des chansons comme: "Consuélate como Yo", et son refrain si populaire:
"Por eso ahora, ya yo no vuelvo a querer"
Et bien d'autres compositions comme: "Los Cubanos Son Rareza", "Bombón", "Color de Alelí", "Se Ha Vuelto mi Corazón un Violín",
"Al Señor Marqués", "Changó Va Vení", "La Reforma Va", "Ya me Estoy Poniendo Viejo", ou "Siento que me Regaña el Corazón", avec son non-moins célèbre refrain:
"Si tu me lo das, ¿porqué me lo quitas?"…


Aventures et Mésaventures de Tío Tom

Gonzálo Asencio Hernández "Tío Tom" est né le 5 avril 1919. Où? Un grand connaisseur de sa vie et de son oeuvre nous répond: "Il est né dans le solar "El Modelo", un modèle de Solar avec ses bagarres, sa musique et sa poésie". Il était situé à l'angle de la rue San Rafael et de la rue Hospital, dans le quartier de Cayo Hueso. Son père, Nicador, était docker. Il chargeait beaucoup de sacs et gagnait très peu, sur le quai "La Machina". Sa mère, Carmelina, était noire et très belle, excellente patissière, qui trouvait toujours pour cette raison une place de cuisinière chez les riches. Elle ramenait ainsi à la maison toujours quelque chose pour ses enfants: Gonzálo, Hilda et Santa, la plus petite. Vers 1925, ils déménagèrent et s'installèrent rue San Nicolás, entre la rue Marqués de la Torre et Calzada de Diez de Octubre. Gonzálo va alors à l'école publique jusqu'au CE2. Il suit plus tard des cours du soir dans cette même école. La vie devient très dure, et il doit travailler comme cireur de chaussures, comme vendeur de journaux, comme aide-maçon et comme journalier.
Au cours des années 1930, sa famille s'installe à l'angle de la rue Estévez et Nueva del Pilar. En 1946 son père meurt et quelques mois plus tard la famille déménage à l'angle de la rue Consejero et Zequeira, à Carragua, dans le quartier El Cerro; puis rue Pila, à Atarés. Au cours des années 1950, ils émigrent à Güines, où ils vivent rue Reina. Actuellement, la famille vit rue Camarera, à Guanabacoa. C'est en quelques mots la vie errante de Tío Tom et de sa famille.
Gonzálo commence à composer à l'âge de 15 ans à peine. Il connaissait des rumbas "de tiempo España", comme celle que nous avons mentionné: "Tu Ves, Yo no Lloro", "Coco Mangurria", et celle qui disait: "À la porte du bagne j'ai vu chanter un moineau". Il a connu les compositeurs et les chanteurs de rumba les plus remarquables de l'époque: Roncona, Mario Alan, Alberto Noa, Carburo, El Güinero, El Checa, notamment. Et, faisant de la rumba son moyen d'expression, il en composa une qui fut extrêmement populaire: "Mal de Yerba", qui utilise les titres des films les plus connus de l'époque, pour composer une chanson d'amour:
"El cartero llama dos veces
Mal de yerba
El suplicio de una madre
Tener o no tener, el gran bar
La luz que agoniza, ya lo ves…
Murieron con las botas puestas
En todos estos parrafitos
Que componen mi rumbón
Hay más de un peliculón
Que lo llevo en la memoria
Para grabarlo en la historia
Del libro de mis amores…"
À l'époque où les salaires étaient maigres et le travail rare, Tío vivait de rumba en rumba. Il faisait la fête et pouvait ainsi gagner deux ou trois pesos. Sa voix, ses pas de danse, ses mains martelant le tambour et son talent créateur faisaient le tour des solares de El Palomar (Vibora), La Siguanca (El Cerro), África (Cayo Hueso), de Belén, Atarés, Jesús María, Los Sitios, Pueblo Nuevo, et les autres quartiers de La Havane métropolitaine où l'on chante et danse traditionnellement la rumba. Il est vrai que parfois les fêtes dégénéraient en bagarres et en coups de poignard. Et Tío ne put échapper lui non plus à ces rixes. Mais c'est pendant le gouvernement (ou plutôt l'antithèse de gouvernement) de Carlos Prio Socarras qu'il s'est vu, pour des raisons politiques, dans une situation très difficile.


Les Compositeurs et les Chanteurs de Rumba sont Légion

Tío Tom en toute logique, n'a pas germé sur une terre stérile, mais sur un sol fertile qui a permis l'éclosion d'une véritable légion de compositeurs et de chanteurs de rumba talentueux. Nous ne pouvons prétendre rendre justice à tous ceux qui cultivent le genre; nous ne mentionnerons donc que les plus connus. Citons les noms de Calixto Callava, Peñita, Ignacio Quimbundo, Sivestre Méndez, Juancito Nuñez, Chano Pozo, dont nous avons déjà parlé, Wilfredo Sotolongo, Remberto Bequer, Jorgito Tiant, Evaristo Aparicio (El Pícaro), Mario Dreke "Chavalonga", Macho El Guanquí, Macho El Guapo, Alambre, Francisco Borroto, Santos Ramirez, et bien d'autres de différentes provinces, comme Juan Bosco, Saldiguera er Virulilla, de Matanzas. Parmis les virtuoses du quinto nous pouvons mentionner Ángel Contrerás (Caballerón), son frère Orlando, Julio Basave (El Barondo), Pedro Izquierdo "El Afrokán", Félix Xiqués, Eloy Martí, Juan Romay, los "Embales", los Papines, Cándito, El Patato, Armando Peraza ("Mano de Plomo"), Aristides Sotó "Tatá Güines", et tant d'autres…
Parmis les oeuvres devenues des "classiques" de ce genre inépuisable, on peut citer: "¿Xiomara Porqué?", d'Evaristo Aparicio, "Teléfonito" de Silvestre Méndez, "No te Detengas", "Voy pa' Pueblo Nuevo", de Mario Dreke "Chavalonga"; "Tiene mi Barrio de Atarés", d'Ángel Contrerás; "Nicasia la Ecolera", d'Alambre, "Dirán de mi Todo lo que Quieran", de Juancito Nuñez; "Crucé de las Antillas el Mar", de Guillermo Valdés Quintana; "Baila, Catalina con un Solo Pié", de Victor Marín; "La Rumba Tiene Valor", de Pablo Cairo… et n'oublions pas que beaucoup de compositeurs se consacrant généralement à d'autres genres musicaux, ont également fait des incursions dans la rumba. Tel est le cas de Julio Cueva ("Alamán, Alamán con Chévere"), José Antonio Méndez ("La Última la Traigo Yo"), ou Bienvenido Julián Guttiérez ("Cuatro Platos por un Coco"). D'ailleurs, ce compositeur fécond et varié, co-auteur de "Convergencia", s'est inspiré de la mère de Tío Tom, qui selon lui vivait à sa guise, pour composer sa "Carmelina". Et on peut se demander si cette phrase populaire: "Vive como Carmelina" à comme point de départ cette chanson ou si l'auteur s'est inspiré d'une tradition antérieure? Seule une étude sur une sujet pourrait répondre à cette question.
Nous n'avons pas encore parlé des compositeurs qui, comme Ernesto Lecuona, Eliseo Grenet, et Armando Orefiche ont rendu célèbres la rumba dans le Monde entier. Il s'agit, certes, d'une rumba plus "sophistiquée", d'une rumba "de salon". Les chanteurs comme Desí Arnaz et surtout Miguelito Valdés, qui rendit célèbre la rumba classique "Malanga Murió" de Chano Pozo ("Siento una voz que me dice: aguaniyé o"), ont aussi contribué à faire connaître internationalement la rumba. Cette expression afroïde que l'on retrouve dans de nombreuses variantes nous ramène à la question des locutions africaines, qui, depuis le siècle dernier, s'insèrent dans la rumba et dans d'autres genres actuels (les Mambos de Pérez Prado en sont pleins). Certains refrains du siècle dernier, comme "Senseribó, Senseribó", "Ekpe ma nko-ó" et "O ñaña-o", que nous avons déjà mentionnés, se sont maintenus jusqu'à nos jours sous de multiples formes, après avoir subi des mutations innombrables. Citons simplement un exemple: souvenez-vous du difficile et "inquiet" Daniel Santos quand il chantait "Anakobero, mi rumba Iyambá o".


De Lecuona à Tío Tom

L'influence de la rumba sur toute notre musique ne se circonscrit pas aux noms cités. Et puisque nous avons mentionné Ernesto Lecuona, nous reprendrons cette affaire intéressante de Juan Arrondo, un compositeur très populaire des années 40 et 50, qui disait: "Ma musique va de Lecuona à Tío Tom". En effet, Tío a profondément marqué la musique cubaine, même si ceux qui l'on exprimé aussi clairement que Juan Arrondo sont peu nombreux. Car la rumba a exercé une grande influence sur d'autres genres musicaux et sur bon nombre de ses meilleurs interprètes. S'il est vrai que le Son a imprégné les modalités les plus variées de notre musique (du Danzón à la Nueva Trova, et leur a redonné vigueur à différentes époques; il n'en reste pas moins vrai que la rumba aussi a insufflé un nouvel air au Son lui-même, quand celui-ci s'est établi à La Havane et à Matanzas. Ce n'est pas un hasard si le sonero mayor de La Havane, Ignacio Piñeiro (qui est né à Jesús María et qui a grandi à Publo Nuevo, deux barrios rumberos) a été un génial rumbero, et qu'en 1906 il appartenait au coro de clave et de guaguancó "Timbre de Oro". Il dirigea plus trad le coro de guaguancó "Los Roncos".
Beny Moré lui-même, qu'on associe généralement au Son, au mambo, à la Trova et au Bolero, a grandi dans une ambiance de rumba, ce qui se reflète dans son style, dans ses improvisations, dans les refrains de ses chansons et même dans les "reprises" de son orchestre. Beny lui-même se proclamait avec orgueil chanteur de rumba (et de guaguancó) dans la chanson: "Elige Tú, que Canto Yo" dont le refrain a une saveur caractéristique du guaguancó. Le refrain est d'ailleurs pratiquement identique à celui que Chano Pozo chantait avec l'orchestre de Dizzy Gillespie: "Cubano Be, Cubano Bop". Dans les fêtes des rumbas nous avons écouté des refrains très semblables quand à la ligne mélodique et aux accents rythmiques, comme celui-ci: "Con un solo pié, con un solo pié". Actuellement, la rumba excerce une influence sur des orchestres et des groupes très divers (de Rumbavana à Irakere). Et chez les chanteurs de bolero et de chansons comme Guillermo Diaz, on peut apprécier l'empreinte du guaguancó. Souvenons-nous également qu'une des oeuvres les plus populaires de la Nueva Trova, "Los Caminos de Pablo Milanés, est un guaguancó typique, dont la première partie est une "diana" de facture traditionnelle.


La Rumba et Tío: Préjugés et Plagiats

Si nous avons mis l'accent sur l'influence déterminante exercée par la rumba sur notre culture, c'est parce que, plus qu'aucun autre genre, elle a été discriminée, dénaturée dans des versions édulcorées et plagiées, notamment par des musiciens et des hommes d'affaires yankees. Depuis le siècle dernier, nombreux ont été les jugements péjoratifs portés des journalistes sur la rumba authentique. On disait - comme en témoigne Fernando Ortiz - qu'elle était "immorale", "licencieuse", "sauvage", "primitive", etc… et il était devenu habituel de la définir ainsi: "danse populaire cubaine appréciée dans certains milieux licencieux par des personnes enjouées". Même pendant la République néo-coloniale, et malgré les efforts soutenus de Fernando Ortiz, Alejo Carpentier, Amadeo Roldán, Alejandro García caturla et Nicolás Guillén et d'autres, qui ont combattu les prejugés racistes et les points de vue de classe ancestraux. La rumba a continué à être violemment critiquée et tournée en dérision par les justes et les saints de la bourgeoisie aisée. Le Danzón et le Son ont traversé une situation semblable, mais la rumba a sans aucun doute dû attendre plus longtemps pour acquérir ses lettres de noblesse. La rumba, traditionnellement moins diffusée par les médias et plus éloignée des circuits publicitaires, a également été plus souvent pillée qu'aucun autre genre. Sa musique se propage spontanément d'immeuble en immeuble, de rue en rue, et de quartier en quartier, et des musiciens "professionnels" s'en emparent et s'empressent d'inscrtire à leur nom un morceau jusqu'alors "anonyme"; l'attitude de certains musicologues qui ont engendré et alimenté le mythe du "folklore anonyme", n'a été d'aucun secours. dans une multitude de cas, on a découvert par la suite que ces oeuvres "anonymes" avaient un auteur, avec tous ses papiers en bonne et due forme.
Beaucoup de compositeurs de rumba comme Peñita, auteur de "Sepárate", "Mujer", "Suelta esa reja", ont ainsi été spoliés de leur oeuvre. Mais Tío Tom a été le compositeur le plus spolié, le plus plagié et le plus imité. Il y a par exemple une vieille rumba de Tío qui racontait un combat de coqs dans une enceinte située à un carrefour de La Havane, appelé "Tejas". le refrain disait: "Veinte le Doy a mi Gallo Pinto". La musique devint célèbre, avec quelques petites modification dont celle-ci: le coq n'était plus tacheté mais "déplumé". Un autre guaguancó célèbre de Tío, qui fit même le tour du Monde, s'intitule; "Siento que me Regaña el Corazón". le refrain en est très connu: "Si tu me lo das, ¿por qué me lo quitas?".
Il n'y a pas longtemps, un groupe venezuelien est arrivé à Cuba avec cette musique. Comment a-t-elle traversé la Mer des Caraïbe? Les musiciens eux-mêmes ne savaient pas le nom de l'auteur. Le chef-d'oeuvre "Consuélate como Yo", était revendiqué par plusieurs "auteurs", jusqu'à ce que la Révolution intervint, que tout fut éclairci, et qu'on rendit justice à Gonzálo Asencio, qui a inscrit à son nom ses principaux succès et qui continue à composer sans trève pour son peuple.
Gonzálo Asencio a composé un tel nombre d'oeuvres - des centaines - qu'il est le premier à ne pas se souvenir de toute sa musique, au contenu et à l'atmposphère extrêmement variés, Tío a composé, par exemple des "pregones", un genre musical pratiquement aujourd'hui oublié:
"Estiro bastidores, cunitas de niño y cama de mayores"
Les thèmes traditionnels empruntés aux croyances d'origine africaine comme "Changó Va Veni", ne pouvaient manquer:
Ya empezó el tambo', oye la tambo'tá' sona'
Y todos los santeritos cantan así:
Changó va veni', Changó va veni'
Con el machete en la mano,
Tierra tiembla y Zarabanda Manomo
Mundo Acaba"
Tío aborde dans ses chansons des situations comiques, des tragédies familiales, des problèmes sociaux, etc… Mais il y a un aspect exeptionnel qui mérite d'être souligné: le thème du "machisme", du "dur" du quartier, leitmotiv de la chanson sur les déceptions amoureuses et sur les femmes, est traité d'une manière toute à fait personnelle. Dans "Ya Ves que me la Jugué" et "De qué me Sirve una Mujer", Tío Tom sait combiner savament l'amour, la nostalgie, la violence, l'ironie, la tendresse, les caractéristiques typiques cubaines… Il n'est jamais tombé dans le mauvais goût faubourien de certains "boleros", "tangos", "rancheras", de certaines chansons, et aussi de certaines rumbas, qui sont monnaie courante dans le musique latino-américaine. Par exemple, Tío sait comment rtegarder d'un oeil espiègle et spirituel l'infidélité d'une femme dans son guaguancó "Tun-tún, ¿Quien Es?". Il n'en reste pas moins qu'il a composé des chansons comme celle-ci, qui date d'il y a 15 ans et que, soit dit en passant, les compositeurs ne se lassent pas d'imiter; "Tu esres una coqueta, que a nadie respeta…"
Mais il y en a d'autres comme celle-ci: "Con ese caminaíto que tienes tú", "¡Caballeros, qué mujer!", "Corazón que Naciste conmigo", "Cuando Yo la Ví por Primera Vez", "Escondido en las Aguas", "Pensé Darte mi Nombre", "Yo no Tuvé la Culpa", et bien d'autres, où la femme apparaît comme une compagne et non comme une infidèle ou une menteuse. La Révolution et les positions anti-impérialistes occupent une place de choix dans son oeuvre, comme nous l'avons déjà signalé: "Este es mi País", "Tierra Brava", "La Reforma va", "Camilo Cienfuegos", "Che Guevara", "Viva Fidel", "Ahora Tenemos Armas y Aviones", "Señor Marqués", "Váyase pa' España", "Que Canten los Bandoneones", "Que Ha Nacido el Che Guevara", "Vamos pa'l Cañaveral", "Y Siempre es 26", "Quita la Mano", "Americano"…